l’Homme de Tollund

Publié le 24 mars 2015

« l’Homme de Tollund », un majestueux portfolio d’Hugo Claus et Serge Vandercam, vient enrichir le Fonds Michel Wittock. La Bibliotheca Wittockiana a pu l’acquérir avec l’aide du Fonds du Patrimoine.

C’est dans un petit musée local près de Silkeborg (Danemark) que, Serge Vandercam découvre, en 1962, une momie extraordinairement bien conservée. Il s’agit d’un homme du néolithique sacrifié quelque 2000 ans plus tôt et retrouvé en 1950 dans une tourbière locale.

Vandercam est littéralement subjugué par cette dépouille qui va dorénavant faire partie intrinsèque de son univers créatif. Et c’est grâce à l’Homme de Tollund que Serge Vandercam, qui jusque-là adhérait au mouvement de la peinture informelle, va entrer (pour ne plus en sortir) dans le monde de la figuration. Cette somme de travail donnera lieu à une exposition éponyme, en 1963 à la Galerie Delta à Rotterdam. Son ami Hugo Claus lui écrira pour l’occasion un grand poème chantant la tragédie d’un homme sacrifié faisant désormais le lien indissociable entre la vie, la souffrance et la mort pour, enfin, mieux renaître.

En 1991, la galerie anversoise De Zwarte Panter propose aux deux hommes d’en faire un majestueux portfolio au tirage limité. C’est un de ces exemplaires que la Wittockiana vient d’acquérir pour enrichir le Fonds Michel Wittock.

Ce grand in-plano (68 x 52 cm), limité à 60 exemplaires, se trouve dans un coffret toilé revêtu d’une sérigraphie de l’artiste. Le texte du poème apparaît dans une très belle typographie Gaudi, tandis que Vandercam va élaborer pour la circonstance 7 sérigraphies originales qui racontent le drame tellurique de cet homme rituellement étranglé lors d’un solstice d’été.