L’œuvre de Camille De Taeye préservée

Publié le 15 février 2019

Grâce à une donation de sa veuve, l’œuvre du peintre belge Camille De Taeye (1938-2013) sera préservée à jamais. La Fondation met cette sélection de pièces emblématiques en dépôt à l’Artothèque de Mons. Découvrez-les en primeur au BAM à partir du 23 mars dans le cadre d’une exposition sur le surréalisme.

Camille De Taeye s’était forgé une réputation durant la deuxième partie du XXe siècle, se distinguant par l’originalité de ses thèmes et la poésie énigmatique de ses compositions. On dit de son œuvre qu’elle se situe à la croisée du symbolisme, du fantastique et du surréalisme, et qu’elle témoigne d’une propre ‘grammaire’ dans laquelle la belgitude, les sentiments et la poésie occupent une place centrale. Son œuvre est représentée dans différentes collections publiques, dont les Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique à Bruxelles, le Musée d'Ixelles, le Musée L de Louvain-La-Neuve et au BAM à Mons. Une œuvre gigantesque de l’artiste peut également être admirée dans la station de métro Eddy Merckx.

L’Artothèque de Mons a sélectionné plusieurs œuvres emblématiques de l’artiste en collaboration avec la Fondation Roi Baudouin. Afin d’assurer leur accessibilité au grand public, les 56 dessins, 42 tableaux et 58 sérigraphies sont confiés en dépôt au musée montois où ils compléteront la collection d’œuvres de Camille De Taeye déjà présente à l’Artothèque. Le choix des pièces a été opéré en tenant compte du dialogue intéressant que celles-ci pourront entretenir avec les œuvres d’autres artistes ayant un lien avec le surréalisme, le fantastique ou des thématiques comme la mort et l’absence.

Parmi les œuvres sélectionnées figurent :

  • Notre ami le roi ou l’hotel Terminus de rabat : tableau réalisé pour une exposition au Maroc, dont certains éléments illustrent une forme d’humour noir et font écho à la violence ;
  • Un dessin d’une montagne verte : dessin utilisé par le contreténor Dominique Corbiau dans l’une de ses tournées ;
  • Le chapelier rêve : tableau réalisé lors de la dernière année de la vie du peintre ;
  • L’archet absent (un tableau avec une femme, une scie, un chou-fleur, un nénuphar) : illustration de plusieurs aspects de l'œuvre de Camille De Taeye tels que la violence et la beauté qui s'entrechoquent, la dominance de la couleur verte, sa propre ‘grammaire’ avec des objets peu représentés dans l'art comme la scie, l’art relationnel dans lequel le tableau forme un ensemble d’objets en relation, un symbole à découvrir ;
  • Aménophis : tableau illustrant la collaboration de l'artiste avec plusieurs poètes ;
  • Un portrait de Gerda : hommage à a sa première épouse Gerda Vancluysen, qui fut poète et soutint beaucoup l'artiste dans le développement de son œuvre.

Quelques-unes des œuvres de Camille De Taeye mises en dépôt à l’Artothèque pourront être admirées dans le cadre de l’exposition traitant du surréalisme, à partir du 23 mars au Musée des Beaux -Arts de Mons (BAM). Cette exposition se déroule en lien avec l’exposition Giorgio De Chirico "Aux origines du surréalisme belge : Magritte, Delvaux, Graverol" (au BAM du 16 février au 2 juin 2019).

Par ailleurs, afin de pérenniser l’œuvre de l’artiste et diffuser les connaissances sur celle-ci, le Fonds Camille De Taeye a été créé au sein de la Fondation Roi Baudouin. Ce Fonds soutiendra différents projets, tels que la création de livres ou la rédaction de thèses de doctorat.