Une pipe commémorative de la Bataille de Waterloo revient en Belgique

Publié le 24 septembre 2013

La pipe a été réalisée en souvenir de la Bataille de Waterloo (1815). Elle reproduit la colonne de la paix édifiée en 1817 en l'honneur du lieutenant-colonel Sir Alexander Gordon. Gordon, aide de camp du Duc de Wellington, succomba à ses blessures sur le champ de bataille. Il avait 29 ans. Il s’agit d’une version simplifiée du monument, actuellement toujours visible à Waterloo, portant sur le socle l’inscription Columna pacis 1815. La colonne est couronnée d’objets - feuilles, carquois, oiseau tenant un rameau, trompettes -, pour la plupart en vermeil, symbolisant la Paix. Les objets entourant le socle - notamment des fusils, des épées, des oriflammes, des tambours, des boulets, des casques, une roue et un canon – font référence à la Guerre. Le tuyau de la pipe prend la forme d’un tronc d’arbre portant une branche feuillue et fait référence à la renaissance d'un monde meilleur.

La pipe date de la période hollandaise (1815-1830). Elle est réalisée d'une manière très ingénieuse. La colonne peut se dévisser, libérant ainsi le fourneau. Tant le commanditaire, peut-être un vétéran de la bataille, que l’orfèvre sont aujourd'hui inconnus. Outre les initiales VJF - celles de son propriétaire, sans doute - et le poinçon en losange du maître, on distingue également :

  • main avec un bâton et une lettre : poinçon de garantie (1815-1832)
  • deux branches de laurier entourant le chiffre 2 : poinçon de titre (1815-1832)

La pipe pouvait reellement être utilisée. Elle a été conçue telle une petite sculpture. Il s’agit d’un exemple de la production belge d’orfèvrerie en miniature d’une qualité remarquable et d’une grande rareté. La référence tant à un monument qu’à un événement majeur sur le plan international nous informe de la perception de la bataille de Waterloo à l’époque des faits. L’œuvre peut également être considérée comme un trait d’union entre la période française (1794 -1815) et la période hollandaise (1815-1830). De même, le poinçon en forme de losange permet de déduire qu’elle a été réalisée à la période hollandaise par un orfèvre qui était déjà actif à la période française. Ce qui conforte le fait qu’elle puisse être considérée comme un véritable maillon.

C'est en raison du caractère unique et de l'importance historique de cette pipe commémorative que le Fonds Léon Courtin-Marcelle Bouché l’a acquise chez Sotheby’s à Paris. La pipe est mise en dépôt au Musée de l'Orfèvrerie Sterckshof Province d'Anvers, qui se charge des recherches complémentaires quant à l’orfèvre et au commanditaire.