Acquis en 1994, ce bel et rare exemple d’orfèvrerie de folklore ne témoigne pas seulement d’un savoir-faire exceptionnel, mais se distingue également par la richesse des matériaux utilisés.
Le collier de la guilde de Malines se compose d’une série de maillons et de quatre écus frappés d’effigies de saints et des armes de plusieurs familles nobles malinoises. La particularité de cet objet réside dans le cartouche aux contours singuliers représentant le martyre de saint Sébastien, patron des archers, souvent représenté transpercé de flèches.
Le collier était porté par le maître de la guilde des archers de Malines, nommé « le roi ». Celui-ci recevait son titre en abattant un oiseau en bois (le « papegai » ou « perroquet ») placé sur les ailes d’un moulin, le clocher d’une église ou au sommet d’une perche. Le roi était le premier à pouvoir défendre son titre. En principe, chaque roi ajoutait au collier un écusson d’argent mentionnant son nom, la date de son règne et (s’il avait un titre de noblesse) ses armoiries.
À l’origine, la guilde des archers regroupait des bourgeois engagés pour la défense de leur communauté. Plus tard, lorsque la fonction militaire de ces associations s’atténua, la guilde continua d’exister, et des séances de tir furent désormais organisées à des fins récréatives.
Le collier de roi des archers est sans aucun doute l’objet le plus représentatif de l’argenterie d’une guilde. Celui-ci date du XVIIe siècle, l’âge d’or des corporations. C’est probablement le collier de la Toison d’or, l’ordre fondé par Philippe le Bon, qui servit de modèle pour ce type de parure.
Le collier de la guilde des archers a été mis en dépôt aux Musées royaux d’Art et d’Histoire et est actuellement exposé à la porte de Hal, à Bruxelles. Le bâtiment abrite la plus grande collection, et la plus diversifiée, en matière de folklore national, domaine au sein duquel l’argenterie des corporations occupe une place importante.
