En 2009, la Fondation Roi Baudouin a reçu de la famille Jacobs van Merlen ce tableau du XVIe siècle, une Montée au Calvaire située dans la tradition de Jérôme Bosch qui connut un regain au début du XVIe siècle.
Cette œuvre de grandes dimensions représente le Christ se rendant au lieu d’exécution en portant la Croix sur l’épaule gauche, au milieu d’un grand groupe de personnages armés, aux tenues pour le moins exotiques. Peinte à l’huile sur un panneau de chêne, elle porte un monogramme qui présente des similitudes avec les initiales de Jan Mandijn (1502-1560), un artiste auquel elle fut longtemps attribuée.
Le tableau diffère pourtant des œuvres de Mandijn, tant sur le plan stylistique que technique. Les conclusions d’une analyse passionnante commanditée par la Fondation Roi Baudouin montrent que la peinture, qui peut être liée à deux autres compositions similaires, se situe dans la tradition de Jérôme Bosch mais réfutent son attribution à Jan Mandijn. Le Fonds du Patrimoine a édité une publication, richement illustrée, à ce propos.
Les donateurs de cette Montée au Calvaire étant liés à la famille de Fritz Mayer van den Bergh, le tableau fut donc confié au Musée Mayer van den Bergh à Anvers. Cet important témoignage de la perpétuation de la tradition picturale de Jérôme Bosch, qui suscita précisément un grand engouement auprès des peintres anversois, est aujourd’hui présenté dans la salle Bruegel du musée, où il entre notamment en dialogue avec le Dulle Griet de Pieter Bruegel. Par son iconographie peuplée d’étranges créatures monstrueuses, le tableau de Bruegel rappelle en effet le style caractéristique de Bosch.
