Située entre le paysage et la cartographie, cette Vue de Bruxelles nous offre un panorama de Bruxelles suivant une perspective aérienne, permettant ainsi d’embrasser d’un coup d’œil toute la ville et ses remparts. Les principaux bâtiments de la cité, dépeints avec précision, y sont aisément identifiables. Quant aux habitations, elles sont en revanche plus stylisées.
Grâce à la perception aiguë de l’artiste, cette toile revêt une valeur documentaire exceptionnelle. Y figurent notamment des bâtiments, des quartiers et des fortifications qui disparurent lors du bombardement de la Ville par Louis XIV en 1695 et du grand incendie qui s’ensuivit, mais aussi des monastères qui furent détruits pendant la Révolution française, ainsi que les écluses qui entre-temps ont été démolies. La Vue de Bruxelles de Bonnecroy est d’un grand intérêt notamment pour le rendu minutieux de la deuxième enceinte de la ville. Érigée au XIVe siècle, cette fortification fut plus tard démolie afin d'y aménager les boulevards de la petite ceinture, achevés en 1840.
À l’époque de sa création, l’œuvre appartenait aux ducs d’Arenberg qui la conservaient dans leur château à Heverlee. Vers 1960, le tableau fut vendu à un marchand de New York, mais la Fondation put le racheter en 1990 et le rapatrier des États-Unis. Le tableau se trouve aujourd’hui aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, dans la ville où Jean-Baptiste Bonnecroy exécuta ce chef-d’œuvre.
