Grâce à ses fonds de mécénat, la Fondation a pu acquérir deux dessins présentés à l’exposition « De Floris à Rubens ». Il s’agit de « La Conversion de Saul » d’ Abraham van Diepenbeeck (1596-1675) et de « Jupiter et Callisto », une œuvre du XVIe siècle par un artiste de l’entourage de Bernard van Orley et Pieter Coecke van Aelst.
Abraham van Diepenbeeck (1596 –1675) est né aux Pays-Bas actuels mais était principalement actif à Anvers. Le dessin « La Conversion de Saul » trahit clairement l’influence de Peter Paul Rubens. Sa composition s’inspire d’un tableau de Rubens sur le même sujet, peint vers 1621. La scène représente Saul de Tarse , le futur Saint Paul, qui, pourchassant les premiers chrétiens sur la route de Damas, est frappé par la lumière venant du ciel, tombe de cheval et est interpellé par le Christ. Ce dessin est à mettre en relation avec une série de tapisseries illustrant les Actes des Apôtres, que l’artiste aurait réalisée vers la fin de sa carrière. Comme de nombreuses œuvres de Van Diepenbeeck, ces dessins et tapisseries demandent à être étudiés de plus près. Mais même en l’absence d’informations précises quant à sa fonction et datation, ce dessin trahit le talent de dessinateur et de créateur de Van Diepenbeeck, ainsi que sa vitalité d’ « interprète émulateur » de l’art de Rubens.
D’un point de vue stylistique, le dessin « Jupiter et Callisto » est à situer dans l’entourage de Bernard van Orley (1490 – 1541) et Pieter Coecke van Aelst (Alost 1502 – Bruxelles 1550). Les gracieuses figures italianisantes, la forme des pieds et les drapés stylisés des dieux dans le ciel évoquent en tout cas la manière de Pieter Coecke van Aelst. La technique en revanche, et le rendu du feuillage en particulier, font davantage penser à trois dessins de l’entourage de Bernard van Orley. Entourés de nuages, Jupiter, assis dans un char tiré par deux aigles, et Mercure avec son caducée se dirigent droit sur un bois. Du ciel, ils espionnent la nymphe endormie Callisto. Pour ne pas être reconnu par Junon, son épouse, Jupiter se déguise en Diane, déesse de la chasse et maitresse de Callisto. À gauche de l’arrière-plan, on voit Jupiter poursuivant Callisto.. Comme le dessin de van Diepenbeek, les experts estiment que celui-ci a dû constituer également un projet de tapisserie.
Les deux dessins seront confiés en dépôt aux Musées royaux d'Art et d'Histoire de Belgique à Bruxelles.
Texte basé sur le texte de Stefaan Hautekeete du catalogue 'De Floris à Rubens'