Fabuleuses histoires. Des bêtes et des hommes

Publié le 3 décembre 2013

Les animaux dans l’art du Moyen Age occidental, voilà le thème choisi par le Musée, qui a souhaité nous présenter un bestiaire à travers une multitude d’œuvres et objets anciens. Ainsi l’exposition rassemble quelque 120 peintures, sculptures, enluminures et autres pièces d’orfèvrerie autour de l’animal tel que représenté dans l’imaginaire de l’homme, autant réel que chimérique, domestique ou sauvage, qu’il soit peint, gravé ou encore sculpté.

A travers cette rétrospective, c’est également l’engouement dont témoignaient les artistes, ayant représenté les bêtes dans leur diversité, qui est mis en avant ; quel usage faisaient-ils de l’animal ? Support didactique, expression de la religion ou encore du vice et de la vertu, les qualités graphiques des bêtes offraient à ce thème une place privilégiée dans le répertoire des artistes.

C’est dans ce contexte que sont exposés deux hochets, issus du Fonds Michel Wittock. Les deux objets en forme de sirène s’inscrivent parfaitement dans cette exposition.
Etre marin perçu comme étant un animal à l’ère médiévale, la sirène était considérée comme une figure ambivalente : à la fois maléfique, démon de la mort et hostile aux hommes ; à la fois pourvoyeuses de bienfaits, déesse-mère protectrice des enfants.

Une crosse épiscopale du Trésor d’Oignies y est également mise en valeur. L’objet symbolisant le bâton du berger, présente à son extrémité une tête de serpent ouvrant la gueule pour dévorer la croix posée sur le dos d’un agneau.

Le serpent est perçu au Moyen Age comme un animal hybride, à la fois le plus sage et rusé de la Création ; et symbole du péché originel. Il se retrouve souvent représenté en analogie avec le mal.
Toutefois, plusieurs extraits bibliques évoquent le symbole du serpent de manière positive, notamment dans un passage dans le Livre des Nombres (XXI, 4-9) où Moïse érige une statue de serpent en bronze, afin de protéger les Hébreux des blessures de l’animal. De là s’est développée l’iconographie des crosses d’évêques, en forme de serpent, car elles rappellent le bâton pastoral de Moïse.

A découvrir jusqu’au 16 février 2014

Pour en savoir plus :
J. TOUSSAINT (dir.) Fabuleuses histoires. Des bêtes et des hommes. Catalogue d’exposition (du 14 novembre 2013 au 16 février 2014), Musée provincial des Arts anciens du Namurois.