Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt, surnommée « La belle Liégeoise », fut une des rares femmes figures de proue de la Révolution française. Le sculpteur Joseph Charles Marin a immortalisé ses traits dans un buste de 1792 acquis par le Fonds Raphaël et Françoise Haeven.
Née en 1762 dans l'ancienne principauté de Liège, à Marcourt (aujourd'hui dans la province du Luxembourg), Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt fut à la fois une chanteuse d'opéra et une des rares figures politiques féminines de la Révolution française. Ce buste, réalisé en 1792 par le sculpteur Joseph Charles Marin, conserve la mémoire de cette personnalité hors du commun.
Le buste a été acquis par le Fonds Raphaël et Françoise Haeven, créé par deux Liégeois récemment décédés, désireux de soutenir la conservation du patrimoine artistique. Il viendra compléter les collections de La Boverie à Liège. Le Fonds a également acquis précédemment, pour le Musée Grétry de Liège, un portrait de Constance Charpentier réalisé par le peintre liégeois Jean-Joseph Ansiaux.
Joseph Charles Marin (1749-1834) est un sculpteur français qui s'illustra dans un premier temps dans le style rococo, en tant qu'élève de Clodion, spécialiste du style. Il s'orienta ensuite vers le néoclassique. Grand Prix de Rome de Sculpture en 1801, il signe ici un buste en plâtre célébrant une des figures les plus étonnantes de la Révolution française.
Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt, qu'on surnomma « La belle Liégeoise », voyagea à Paris, à Londres puis en Italie, avant de rejoindre Versailles en 1789, au cœur du mouvement révolutionnaire dont elle épousa les idéaux. Pionnière des revendications féministes, elle est connue pour être la seule femme à avoir fréquenté les tribunes de l'Assemblée. En tant que cible des contre-révolutionnaires, elle se réfugie à Liège, elle est ensuite enlevée et emprisonnée en Autriche avant d'être libérée et de rentrer à Paris fin 1791 couverte de gloire. C'est à cette période que Marin réalisa ce buste, historique à plus d'un titre !
« La belle Liégeoise » est mise à l'honneur jusque fin juin 2020 à l'entrée du Grand Curtius, avant de reprendre sa place dans les collections permanentes de La Boverie.
