Coupe en noix de coco malinoise

Les coupes en noix de coco sont particulièrement rares. Elles ne se retrouvent que très exceptionnellement sur le marché de l’art. Cette pièce est d’autant plus intéressante qu’elle est d’origine malinoise et a vu le jour durant la période bourguignonne et habsbourgeoise. À l’époque, Malines était un centre réputé pour le travail de l’argent. Le sceau de la ville est parfaitement visible sur le pied de la coupe.

Il s’agit en réalité de la seule pièce en noix de coco connue provenant avec certitude des ateliers malinois. Cette magnifique coupe en noix de coco à haut pied et couvercle est particulièrement bien conservée. Les poinçons figurant sur la structure en argent indiquent que cette coupe, attribuée aux orfèvres Dirk I ou Dirk II van Eyck, date de 1602. La famille Van Eyck a pratiqué l’orfèvrerie à Malines pendant au moins trois générations. Dirk I a épousé la fille d’Anthoine Dauxon, orfèvre de Charles Quint et maître général des monnaies des anciens Pays-Bas. Plusieurs ciboires, coupes et cuillères en argent conservés dans les collections de la cathédrale Saint-Rombaut à Malines et de la collégiale Saint-Pierre à Louvain sont également de leurs mains.

Au 16e siècle, des commerçants portugais importaient des noix de coco en Europe occidentale depuis l’Afrique et les Indes. Ces produits exotiques étaient très prisés pour leurs vertus thérapeutiques. Lors de sa visite d’Anvers en 1520, le graveur et peintre Albrecht Dürer en a acheté plusieurs exemplaires. Parfois très travaillées, ces noix étaient transformées en coupes pour être présentées, comme produits de luxe, dans les cabinets de commerçants réputés ou de puissants de ce monde. Une coupe similaire figurait très probablement dans la collection Naturalia et Artificalia rassemblée par Marguerite d’Autriche dans son palais de Malines.

Grâce à l’acquisition du Fonds Léon Courtin-Marcelle Bouché, l’objet a pu rejoindre le Museum Hof van Busleyden pour y être exposé de manière permanente.