Dentelle de Bruxelles

Grâce au Fonds Marie-Jeanne Dauchy, la Fondation Roi Baudouin a acquis une dentelle exceptionnelle du 19e siècle pour le Musée Mode & Dentelle de Bruxelles. Reflet du savoir-faire bruxellois, elle a été entièrement réalisée à la main. Cette œuvre témoigne de l’excellence de la production de dentelle bruxelloise. Elle sera présentée en avant-première au musée du 12 novembre 2025 au 11 janvier 2026. Ensuite, elle sera exposée à la BRAFA, sur le stand de la Fondation Roi Baudouin (n°151), du 25 janvier au 1er février 2026, avant de faire l’objet d’études complémentaires dans les réserves du musée.

Cette pièce remarquable témoigne de l’excellence de la production bruxelloise de dentelle, qui fit la renommée de la ville du 18e au début du 20e siècle. Bruxelles occupe une place centrale dans l’histoire de la dentelle : apparue simultanément dans nos régions et en Italie au 16e siècle, elle acquiert rapidement une renommée internationale. Très prisée par les élites dès le 17e siècle, elle devient, deux siècles plus tard, un incontournable du costume féminin grâce à la mécanisation - avant que celle-ci ne signe la fin de la fabrication de la dentelle à la main.

Un chef-d’œuvre du point de gaze

De forme carrée aux angles légèrement arrondis, l’œuvre textile est entièrement réalisée au point de gaze, une technique de dentelle à l’aiguille réputée pour sa finesse et sa complexité. Développée par des manufactures bruxelloises au 19e siècle qui produisaient ces pièces dans des ateliers locaux avant de les commercialiser à Bruxelles et à Paris, cette dentelle en coton se distingue par ses mailles aériennes qui relient des motifs floraux d’un réalisme saisissant. Mentionné pour la première fois lors de l’Exposition universelle de Londres en 1851, le point de gaze permet une grande variété de points et de nuances, traduisant avec virtuosité les contrastes et les détails des fleurs ornementales alors en vogue. Le fond léger, réalisé rangée par rangée avec un seul fil, confère à l’ensemble une légèreté remarquable. Le point de gaze est parfois appelé point de rose, en référence aux pétales superposés des roses souvent représentées.

Un décor floral somptueux

Le décor de cette pièce est particulièrement bien équilibré. Au centre, une somptueuse ornementation mêle branchages, feuilles et fleurs : feuilles de marronniers nervurées, dahlias, guirlandes de vignes et grappes de raisins, pivoines épanouies, roses, digitales, campanules, hortensias… Chaque angle reprend ces motifs dans de grands médaillons en goutte, et chaque bordure est décorée par trois médaillons reprenant toujours les mêmes motifs. Toute la pièce est encadrée d’une large bordure dense avec les mêmes éléments floraux. À ce jour, l’usage initial de la pièce demeure incertain : châle, cape, voile ou nappe ? Des recherches documentaires devraient permettre d’affiner nos connaissances. Ce que l’on sait, en revanche, est que le point de gaze, technique dentellière parmi les plus précieuses, était réservée aux pièces de prestige. Compte tenu de ses dimensions imposantes (200 x 195 cm), cette pièce est soit une commande, soit une œuvre de démonstration destinée à mettre en valeur le savoir-faire de la manufacture lors de grandes expositions de l’époque.

Un patrimoine sauvegardé et valorisé

L’acquisition de cette pièce a été rendue possible grâce au soutien du Fonds Marie-Jeanne Dauchy, géré par la Fondation Roi Baudouin, qui la confie en dépôt au Musée Mode & Dentelle de Bruxelles. L’œuvre rejoint ainsi la Chambre des Dentelles, seul espace muséal en Belgique francophone dédié à cette étoffe. Le musée y met en lumière un savoir-faire synonyme de finesse, de qualité et de beauté. Le pièce de dentalle sera présentée au musée du 12 novembre 2025 au 11 janvier 2026. Ensuite, elle sera exposée à la BRAFA, sur le stand de la Fondation Roi Baudouin (n°151), du 25 janvier au 1er février 2026, avant de faire l’objet d’études complémentaires dans les réserves du musée.