Dessin préparatoire ‘La Dernière Cène’

La fabrique d’église ‘Lieve-Vrouweparochie’ de Malines a fait appel au Fonds Léon Courtin-Marcelle Bouché, géré par la Fondation Roi Baudouin, pour l’acquisition du dessin préparatoire de la peinture d’autel ‘La dernière Cène’ de Jean-Erasme Quellin (1634-1715). Le dessin de ce maître de la peinture baroque flamande sera en alternance exposé dans l'église et conservé au Musée Hof van Busleyden. Afin d’éviter toutes dégradations, celui-ci ne peut en effet être présenté en permanence.

Une oeuvre précieuse

Il était crucial pour la fabrique d’église de la paroisse Notre-Dame de Malines, propriétaire de l’église Notre-Dame-au-delà-de-la-Dyle de Malines, d’acquérir cette oeuvre inestimable afin de la replacer dans son lieu d’origine. Ses fonds étant cependant dédiés à la restauration in-situ de la peinture d’autel, la fabrique d’église a bénéficié de l’action du Fonds Léon Courtin-Marcelle Bouché pour acquérir ce projet pictural de l’artiste anversois Jean Erasme Quellin. Ainsi, la comparaison entre l’oeuvre préparatoire et la commande finale est une occasion unique d’étudier le processus créatif de l’artiste.

Les prémices de la création

Cette œuvre, réalisée par l’artiste anversois Jean Erasme Quellin, est le projet abouti de la peinture d’autel de l’église Notre-Dame-au-delà-de-la-Dyle de Malines. Avant son exécution finale en grand format, l’oeuvre et son sujet se devaient d’abord d’être validés par les commanditaires. Nous sommes en présence d’un dessin préparatoire très détaillé, exécuté au lavis, à la plume, à la craie et au crayon sur papier.

La dernière Cène

Le sujet est la dernière cène telle que décrite dans la Bible. Le Christ est attablé, entouré, de Saint Jean et Saint Pierre, ainsi que de ses 10 autres disciples. On y reconnaît Judas, le seul personnage dans l’ombre, serrant dans sa main gauche la bourse de 30 pièces d’argent, symbole de sa trahison. La scène, en contre-plongée, est encadrée d’un décor architectural à l’antique et imposant, caractéristique d’une influence italienne. L’oeuvre, en très bon état de conservation, est également signée et datée sur une des bases de l’escalier : J Quellinus Pict. A. Cub. Caes. Ma.tis. F. A° 1689. (pour Jan Quellinus Peintre à la Chambre de sa Majesté Impériale).

Le peintre Jean Quellin

Jean Quellin est né à Anvers en 1634 et s’initie à la peinture auprès de son père, également artiste. Son séjour en Italie, entre 1655 et 1660, marqua son art par la découverte de la peinture vénitienne, notamment celle de Paul Véronèse qu’il admire. Les différents éléments iconographiques, l’architecture en trompe-l’oeil, la composition, et les attitudes des personnages du dessin préparatoire 'La dernière Cène' rappellent les caractéristiques de la peinture vénitienne du XVIème siècle. Quellin est considéré comme l’un des maîtres de la peinture baroque flamande. Peintre attitré de l’empereur Léopold Ier et de la cour des Habsbourg à Vienne, il décèdera à Malines en 1715.

Un Fonds pour la sauvegarde de notre patrimoine

Le Fonds Léon Courtin-Marcelle Bouché s’est donné pour mission la sauvegarde du patrimoine belge via des acquisitions, des restaurations, des publications et des mises en valeur d’oeuvres belges de toutes époques, sauf la période contemporaine. Grâce à son action, le projet de la peinture d’autel de Jean-Erasme Quellin sera en alternance exposé dans l'église et conservé au Musée Hof van Busleyden à Malines. Ceci, afin de garantir des conditions de conservation optimales.