Horloge de Charles de Lorraine

Adrien Demeure
vers 1770

Charles de Lorraine – une passion pour la mesure du temps Charles de Lorraine (1712-1780) représentait, en tant que gouverneur général, sa belle-sœur, l’impératrice Marie-Thérèse, dans les Pays-Bas autrichiens. Son intérêt particulier pour la mesure du temps est demeuré célèbre. Cette passion s’inscrivait plus largement dans l’intérêt porté au XVIIe siècle, le siècle des Lumières, à la mécanique et au positivisme. Charles de Lorraine possédait près de 175 montres et horloges, mais d’ingénieux automates aux aspects ludiques le séduisaient particulièrement. Le gouverneur évoquait sa collection dans des carnets personnels et griffonnait ses remarques et expériences sur de petites fiches en carton. Une identification exceptionnelle Bien que les horloges et les montres ne puissent être identifiées que rarement avec certitude, il ne subsiste aucun doute quant à l’identification de l’horloge acquise par la Fondation Roi Baudouin. Tant sa finition que son mécanisme sont soigneusement décrits dans l’inventaire et le catalogue de vente organisée en 1781, après la mort de Charles de Lorraine. L’horloge est l’œuvre d’Adrien Demeure (1729-1799), un horloger bruxellois chargé d’entretenir, avec l’aide de Joseph Jacquemin, la collection du gouverneur général, et qui fabriqua pour ce dernier plusieurs montres et pendules. Un motif décoratif L’horloge est réalisée en bronze doré et montée sur un socle de marbre orné d’une rangée de perles. Par le pilier cylindrique décoré de draperies suspendues et le couvercle surmonté d’un brasier, l’horloge évoque les autels élevés en l’honneur du feu sacré dans l’Antiquité romaine. À l’avant-plan, une jeune fille en haut-relief est plongée dans la lecture d’un livre, appuyée sur un petit tambour en saillie qui accueille le cadran. Dans cette composition, l’accent est donc mis sur la fonction décorative de l’horloge, une innovation des années 1770. Un programme symbolique complexe Le feu sacré symbolise ici l’éternité. La jeune fille tenant un livre est dérivée de l’allégorie des trois Grâces et liée au thème de la lecture. Elle peut être interprétée comme une personnification de la Veillée. À l’arrière-plan, le coq annonce l’éveil du jour nouveau. Ainsi l’horloge présente-t-elle un résumé de tout le cycle nocturne, du crépuscule à l’aube. Un mécanisme perfectionné Sur cette horloge, l’heure peut être lue de jour comme de nuit. Le cadran vertical, en émail, indique les heures en chiffres romains et les minutes en chiffres arabes. En haut, une roue ajourée de chiffres romains constitue le cadran horizontal. Celui-ci est éclairé de l’intérieur par une petite lampe à huile, permettant ainsi de lire l’heure dans l’obscurité. Publication « Charles de Lorraine. Pendule-veilleuse de ses appartements. »

Site Musées royaux d’Art et d’Histoire

En savoir plus sur le Fonds du Patrimoine

Type : 
Horloge
Material / technique : 
Bronze doré et marbre
Dimensions : 
42 x 22,4 cm
Type of acquisition : 
Acquisition du Fonds du Patrimoine
Year of acquisition : 
1998
Depository institution : 
Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles