Ondine

Acheté par la Fondation Roi Baudouin en 2003, le milieu de table Ondine est un chef-d’œuvre remarquable. Bien que cette pièce en argent massif se révèle anachronique sur le plan fonctionnel et stylistique, elle est précisément très représentative de son époque. La période à laquelle elle a été créée se révèle en effet très complexe et pleine de contradictions.

Ondine peut être considérée comme l’un des derniers témoignages matériels d’une époque où l’aspiration au prestige, à la grandeur, au lustre et à l’étiquette, typique de l’avant-guerre, vivait ses derniers soubresauts. L’œuvre fut commandée à la maison Wolfers Frères, figure de proue de l’orfèvrerie en Belgique depuis déjà un demi-siècle. Elle était destinée à orner la table d’honneur du Belvédère, le château du XVIIIe siècle où était logé le Commissariat général de l’Exposition universelle de Bruxelles en 1958 et où plusieurs dîners luxueux, déjeuners et réceptions en plein air rassemblèrent de nombreux VIP. Elle témoigne non seulement de l’Exposition universelle elle-même, mais également de l’histoire de l’entreprise Wolfers Frères et de l’évolution de l’orfèvrerie au cours du XXe siècle.

Le milieu de table, véritable fontaine d’argent et de vermeil, représente une cascade de trois bassins, alimentés par des dauphins crachant de l’eau au-dessus de laquelle, virevolte une naïade en bronze surmontant un coquillage poli. Les miroirs évoquent les reflets de l’eau et réfléchissent la lumière des ampoules électriques fixées en-dessous des deux vasques au milieu de la sculpture.

Site web du DIVA. Musée de l’Orfèvrerie, de la Joaillerie et du Diamant, Anvers
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