Reliquaire-ostensoir de sainte Odile

Reliquaire-ostensoir finement ciselé

Acquise par le Fonds Marie-Bernadette et Michel Teheux et le Fonds Léon Courtin – Marcelle Bouché, cette pièce d’orfèvrerie en argent et en vermeil a été réalisée au 17e siècle. D’une grande finesse d’exécution, ce reliquaire-ostensoir est richement décoré d’enroulements, d’oves, de fruits, de têtes d’angelots ailées, ainsi que de fleurs de lys et de trèfles, références iconographiques aux armoiries de sa commanditaire, Dame Bénédicte Préalle, religieuse au Val-Notre-Dame. Cette frise raffinée entoure un espace ovale vitré et surmonté d’un christ en croix. Le reliquaire contient un fragment de côte de sainte Odile ainsi qu’une mèche de cheveux de la Vierge.

MD pour Mathieu Dardenne ou Mathieu De Fies ?

Le poinçon d’orfèvre, un monogramme MD, renforce également la grande qualité de ce reliquaire. Les recherches inédites de Luc Engen, collaborateur scientifique à l’Université de Liège, ont permis de l’attribuer à Mathieu Dardenne, maître orfèvre de Huy et également père de Mathieu II et d’Henri, tous deux orfèvres formés dans l’atelier familial. La vie des deux fils est d’avantage documentée que celle de leur père. Ils jouissent d’une belle notoriété puisqu’on les retrouve à Anvers et à Paris (aux Tuileries et au Louvre entre 1634 et 1647). La qualité de leurs travaux et leurs brillants parcours doivent sans doute beaucoup à la formation dispensée par leur père. Ce dernier laissa même à Henri le privilège d’utiliser certains moules de l’atelier. Une étude comparative de plusieurs ouvrages du père et du fils permit de conforter l’attribution du reliquaire de sainte Odile à Mathieu Dardenne plutôt qu’à son concurrent Mathieu De Fies, autre orfèvre hutois. La date de 1624 notifiée sur l’objet est également importante puisqu’elle marque un changement d’abbesse au Val-Notre-Dame : Nicole de Waha succède à Anne Jamart le 16 octobre de cette année.

Le Trésor de la collégiale de Huy

L’objet précieux a été transmis de génération en génération par la famille Préalle. Son exposition au Trésor de la collégiale de Huy constitue sans aucun doute une plus-value. Mathieu Dardenne était en effet actif à Huy. Aussi, le Trésor présente deux autres reliquaires-ostensoirs du même orfèvre, datés de 1617 et de 1626. Finalement, Odile est la sainte patronne de l’ordre du couvent des Croisiers, une institution ecclésiastique hutoise dont la maison-mère était située à Huy jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.

Préservé, grâce aux mécènes

Le reliquaire-ostensoir de sainte Odile a été acquise par le Fonds Marie-Bernadette et Michel Teheux et le Fonds Léon Courtin – Marcelle Bouché, gérés par la Fondation Roi Baudouin. Le Fonds Marie-Bernadette et Michel Teheux a pour objectif de soutenir des programmes d'intégration d’œuvres remarquables ou d'expression artistique contemporaine dans les édifices religieux du diocèse de Liège. Le Fonds Léon Courtin – Marcelle Bouché soutient l’acquisition, la conservation, la restauration et la mise en valeur d’œuvres d’art d’artistes belges de toutes les époques, à l’exception d’artistes contemporains.