Couverts en argent de Wolfers avec monogramme d’Horta

Le Fonds Braet-Buys-Bartholomeus, géré par la Fondation Roi Baudouin, complète la collection de couverts en argent massif commandés par Victor Horta chez Wolfers Frères au début du 20e siècle.

Au début du 20e siècle, Victor Horta achète au célèbre magasin Wolfers Frères des couverts en argent massif pour 24 personnes. Il choisit le style art nouveau du « 207 Moderne », un modèle conçu par le directeur artistique de la maison, Philippe Wolfers, vers 1901. Victor Horta fait graver sur chaque couvert son élégant monogramme VH. Cette ménagère de quelque trois cent cinquante pièces témoigne de l'ambitieuse politique d'invitation d'Horta.

Quelques années plus tard, en 1909, Wolfers Frères fait à son tour appel à Victor Horta pour concevoir ses nouveaux bâtiments ainsi que l’intérieur de sa boutique de la rue d’Arenberg à Bruxelles. Tout comme Horta s’était adressé en son temps au plus célèbre orfèvre belge de l'époque, Wolfers Frères faisait ainsi appel au plus célèbre architecte belge de son temps. Après la mort d'Horta en 1947, sa veuve a vendu une grande partie des couverts. Elle n’en a elle-même gardé qu’une petite partie, ainsi que tous les couverts de service assez spectaculaires. Les éléments vendus ont pu être rachetés par le Musée Art et Histoire en 1998. Avec l'acquisition de la partie conservée par la veuve Horta par le Fonds Braet-Buys-Bartholomeus, géré par la Fondation Roi Baudouin, le coffret d’origine peut à présent être complété et retrouver l’état dans lequel Horta l'avait acheté au début du 20e siècle.

Ces couverts en argent seront exposés au magasin Wolfers, au Musée Art et Histoire, dès le 30 juin 2020. En 2017, cet intérieur de boutique Horta a été reconstitué à l’identique dans une salle du musée. Compte tenu de son caractère unique, de sa qualité et de sa provenance, cette acquisition ne constitue pas seulement un enrichissement des collections et une pièce maîtresse dans l’armoire à couverts du magasin Wolfers. Cette ménagère contribue également de manière significative à recréer l'atmosphère de luxe sophistiqué d’une l'époque où art nouveau et art déco étaient « de bon ton ».