Entre 1878 et 1881, le dessinateur, peintre et caricaturiste Félicien Rops (1833-1898) réalise deux albums de dessins pour le bibliophile parisien Jules Noilly. Ces Cent légers croquis sans prétention pour réjouir les honnêtes gens composent une véritable « Comédie humaine » dans laquelle l’artiste traite de façon très personnelle le thème du demi-nu féminin.
Dans la même veine que ces albums, Rops entreprend une autre série de dessins en vue de la publication d’un Album du Diable, dans lequel Satan serait le héros de cette « Comédie humaine ». Véritable suite des Cent légers croquis, Rops souhaite y dépeindre le récit de son temps à travers le nu et le demi-nu. Le projet ne se concrétisera pas, mais les dessins qu’il a déjà réalisés, parmi lesquels Dans les coulisses, le font réfléchir sur ce thème et préfigurent sa période satanique des années 1882 et suivantes.
Rops fait ici usage du pastel afin de rendre les tons plus subtils et les couleurs plus vives. Cette technique lui paraissait plus adéquate pour la réalisation d’un projet qui devait surpasser les Cent légers croquis.
Lorsque le dessin fut apparu sur le marché à Versailles, le Fonds Léon Courtin-Marcelle Bouché décida d’acheter cette œuvre de très grande qualité. Celle-ci est désormais mise en dépôt au Musée Félicien Rops, qui ne possédait pas encore de dessin de l’Album du diable, mais qui expose en revanche une vingtaine de dessins réalisés pour Cent légers croquis. L’occasion pour le public de découvrir un aspect et une thématique supplémentaire de l’œuvre de Rops.
