Scène forestière aux hérons

Scène forestière aux hérons est la quatrième tapisserie que Michel Demoortel a offerte à la Fondation Roi Baudouin dans le cadre de son Fonds nominatif. En créant un Fonds auprès de la Fondation Roi Baudouin, Michel Demoortel souhaite protéger et promouvoir le patrimoine d’Enghien. L’œuvre peut à nouveau être attribuée avec certitude à un atelier d’Enghien. Elle porte tant la signature que la marque d’atelier de Hendrik  van der Cammen (1603-1676), fils du célèbre tisserand Philippe van der Cammen. Il s’agit d’une pièce dont on avait perdu la trace. Elle faisait partie d’une série de huit « Paysages avec combats d’animaux », qui a été dispersée et dont trois autres pièces sont actuellement conservées respectivement au château de Gaasbeek, au Musée des Beaux-Arts de Boston et au Musée d’Art de Philadelphie. La ville d’Enghien atteignit l’apogée de sa production avec cette série de très haute qualité - la dernière grande série issue des ateliers d’Enghien encore conservée aujourd’hui. Au premier plan, deux hérons se tiennent sur les berges d’une rivière. L’un d’eux tient dans son bec un serpent ou une anguille. Devant, à droite, dans les buissons, on distingue une loutre tenant un poisson entre ses dents. Le thème correspond à un genre souvent exploité dans la tapisserie flamande dès le milieu du XVIe siècle, celui du « combat d’animaux dans un paysage ». Un exemple bien connu de ce type de série est la Verdure aux animaux sauvages conservée au château de Wawel à Cracovie. Les deux bandes de tapisseries étroites de cet ensemble, représentant des hérons, montrent de nombreuses similitudes avec l’œuvre d’Enghien. On suppose que Henri van der Cammen, grâce à ses bonnes relations avec les manufactures bruxelloises, put obtenir les cartons de cette série dans le but d’en concevoir des variantes. Le motif architectural de la bordure de la tapisserie permet de la dater du deuxième quart du XVIIe siècle. Dans la tapisserie flamande, un tel portique aux colonnes torses est utilisé pour la première fois dans la fameuse série bruxelloise du Triomphe de l’Eucharistie, réalisée d’après des modèles de Pierre Paul Rubens et réalisée dans les années 1625-1628. La tapisserie aux hérons réapparut sur le marché de l’art anglais aux côtés d’une autre pièce de la même série. Toutes deux faisaient partie d’une collection privée. Il est probable que la série « Paysages avec combats d’animaux » fut commandée en 1644 à l’atelier van der Cammen par la Ville d’Enghien et les communes voisines pour en faire don à Philippe-François d’Arenberg, à l’occasion de son élévation au rang de duc par l’empereur Ferdinand III. Le prix dépassait les 3000 livres, une somme qui ne put cependant pas être réunie en raison de la guerre. En 1645, le duc acheta lui-même la série pour un total de 2000 livres. Publication « Paysage des lissiers d'Enghien. Fonds Michel Demoortel » Site Maison Jonathas En savoir plus sur le Fonds Michel Demoortel

Type : 
Tapisserie
Material / technique : 
Laine et soie
Dimensions : 
358 x 260 cm
Type of acquisition : 
Don de Michel Demoortel
Year of acquisition : 
2009
Depository institution : 
Maison Jonathas, Enghien