En créant un Fonds auprès de la Fondation Roi Baudouin, Michel Demoortel souhaite protéger et promouvoir le patrimoine d’Enghien. Offerte en 2008 par Michel Demoortel, cette tapisserie d’Enghien exceptionnelle revêt un intérêt particulier parce qu’elle porte le monogramme de la ville d’Enghien et la marque de l’atelier de Philippe van der Cammen (PVC). La scène centrale représente, au cœur d’un parc Renaissance, une partie de chasse et des animaux exotiques – deux thèmes très appréciés au XVIe siècle.
La tapisserie fut tissée entre 1575 et 1600, période de grande prospérité pour la production de tapisseries à Enghien. C’est vers 1575 que, parallèlement aux « verdures » (des décors de végétation luxuriante, de fleurs et de plantes, qui recueillaient alors un grand succès), apparut une nouvelle façon de représenter la nature : le paysage forestier, caractérisé par le jeu d’ombre et de lumière dans le feuillage. Des chasseurs nobles s’adonnent à leur sport favori, ici la chasse au faucon, dans une clairière au milieu d’une forêt . La chasse constituait alors un loisir populaire pour la riche noblesse foncière.
Haut dans les airs, sur l’étroite bande d’horizon, les faucons traquent un héron. Plusieurs hommes suivent à pied et à cheval cet assaut et tentent d’appâter les faucons à l’aide de perches ou en secouant autour d’eux des cordes auxquelles sont attachés des appâts. Au premier plan, des animaux venant de contrées lointaines apportent une touche d’exotisme, un aspect très prisé à cette époque. À l’arrière-plan apparaissent d’élégants pavillons, des pergolas et d’autres bâtiments. Dans les bordures de la tapisserie, des fleurs et des fruits alternent avec des figures allégoriques et mythologiques.
Cette tapisserie est la plus grande de quatre. Les trois autres sont conservées dans une collection privée. Elles représentent un château, des animaux sauvages près d’une source et d’autres animaux dans une forêt. Toutes sont ornées des mêmes bordures et portent le même monogramme de lissier.
